Les futures routes d’une prospérité partagée entre le Maghreb et le Sahel

Un continent fragmenté, avec 54 pays ayant chacun son modèle de développement, ne maîtrisant qu’une toute petite partie de l’industrie et du commerce, avec une gouvernance faible, des cadres réglementaires disparates, des systèmes d’information défaillants, l’Afrique sera-t-elle capable de répondre aux ambitions de sa population de 1,3 milliard d’habitants, qui doublera d’ici une génération ? Comment satisfaire les jeunes de moins de 25 ans, qui représentent près des deux tiers de la population africaine, et leur donner l’espoir d’un meilleur avenir au sein de leur continent ? L’Afrique sera-t-elle capable de produire les 500 millions de nouveaux emplois nécessaires pour répondre à l’entrée des jeunes diplômés sur le marché du travail d’ici 2030 ? Combien même l’intégration régionale est prônée comme l’ultime solution, très peu de blocs sous régionaux sont capables de montrer leur efficacité.

En vérité, le continent Africain a du mal à sortir de la configuration de terre de commerce de matières premières et de se reconstruire autour d’un modèle de société qui répond aux aspirations de ses peuples.

 La recherche à court terme du profit a biaisé les stratégies de développement, et a conduit à des systèmes économiques fermés où les forces en jeu ne permettent pas l’entrée à de nouveaux acteurs.

Or dans le contexte de crise actuel , les pays Africains gagneraient à formuler des politiques d’ouverture économique avec des objectifs de progrès inclusifs et durables. Le rapprochement des pays du Maghreb et du Sahel peut être le laboratoire d’une nouvelle expérimentation de l’intégration économique en Afrique. La région a plein d’atouts, notamment des gisements d’eau et d’énergie suffisants pour assurer la sécurité alimentaire à l’ensemble de sa population et même au-delà.