• Author Mondher Khanfir
  • Lieu TABC

Corridor 2.0: Une nouvelle géopolitique de l’infrastructure intégrée en Afrique

L’Afrique représente, selon les données de la Banque Mondiale, moins de 3% de la production mondiale et du commerce international alors que plus de 16% de la population mondiale vit sur le continent. Confrontés à des crises multiples et multidimensionnelles (sanitaire, sécuritaire, politique, climatique…) les investissements dans les infrastructures peinent à décoller et les échanges commerciaux intra africains plafonnent à 15% du total des échanges du continent avec le reste du monde.

A titre d’illustration, l’Afrique subsaharienne pourrait gagner au minimum 2% par an en croissance économique et plus de 40% en productivité s’il y a une infrastructure adéquate favorisant l’intégration régionale. Actuellement, seulement 38 % de la population africaine a accès à l’électricité, moins de 10 % est connectée à Internet et seulement 25 % du réseau routier africain est pavé. Le déficit financier pour combler ce manque en services d’infrastructure s’élèverait entre 59 et 100 milliards US$ par an pour un engagement de 81 milliards US$ en 2020, en baisse par rapport au record historique de 100 milliards US$ en 2018.

La ZLECAf prônée par l’Union Africaine ambitionne justement de donner une nouvelle dynamique au commerce et à l’investissement intra africains, à travers plusieurs initiatives stratégiques, comme l’alignement réglementaire et institutionnel, la levée des barrières non tarifaire ou encore l’accélération des projets d’infrastructure des corridors continentaux.

Or, la reconfiguration des circuits d’approvisionnement et la connectivité globale représentent des éléments stratégiques majeurs dans le schéma directeur de l’infrastructure continentale, ne sont pas toujours pris en considération à l’échelle des stratégies d’investissements pays.